April 3, 2023
Fatigue, déception, balance vie professionnelle / vie personnelle difficile à trouver, manque de reconnaissance… les avocats sont nombreux à vouloir changer de métier dans les premières années de carrière. Près d’un tiers des avocates (et 20% des avocats) quittent la robe dans les 10 premières années d’exercice.
Plus globalement, la transition professionnelle et les questionnements que cela comprend touche l’ensemble des actifs. A ce sujet, le centre Inffo a présenté lundi 27 mars les résultats de son 4eme baromètre de la formation et de l’emploi, consacré cette année à la transition professionnelle (enquête centre Inffo - transition professionnelle - 27.03.23)
Pour revenir spécifiquement à l’avocature, les collaborateurs de plus en plus jeunes se posent la question de partir en direction juridique, abandonner l’ascension de poste (collaborateur, senior, counsel…) pour atteindre l’association.
Alors souvent les associés recruteurs nous demandent pourquoi une telle fuite des avocats ? Où sont-ils passés ? Pourquoi nous ne recevons plus autant de candidatures qu’avant ?
“Les collaborateurs sont en quête de sens des actions qu’ils mènent.”
En premier lieu, les avocats partent en masse en entreprise. La plupart des avocats quittant la robe partent travailler en tant que juriste d’entreprise. Le titre d’avocat est un atout pour les recruteurs en entreprise, c’est un gage de fiabilité et favorise l’insertion professionnelle. Avec cette décision, beaucoup recherchent une stabilité financière, une stabilité horaire, les avantages du salariat et de l’entreprise…
Par ailleurs, les cabinets les plus connus avec les rémunérations les plus importantes n’attirent plus autant qu’avant. Les avocats se dirigent de plus en plus vers des cabinets moins connus (souvent avec une rétrocession plus faible), de niche mais qui prend certains engagements. Il s’agit notamment de permettre clairement à l’avocat d’être formé, d’avoir un parcours d’évolution en interne clairement annoncé et ainsi d’avoir de réelles perspectives d’évolution. Les dossiers traités le sont de A à Z et les sujets et urgences sont expliquées. Tout cela participe à la quête de sens dont les nouvelles générations ont besoin.
En outre, les nouveaux d’avocats font partie d’une génération de plus en plus entrepreneuriale. Ils osent plus rapidement ouvrir leur propre structure, se lancer à leur compte et n’attendent plus aussi longtemps de gravir les échelonner et que les anciens générations leur transmettent le relai.
Enfin, et cela pour tous secteurs d’activité et notamment depuis le covid, certains avocats ont décidé de quitter la robe pour faire un virage à 180° et se reconvertir dans des métiers très éloignés du juridique (boulanger, brasseur de bière, productrice de films, puériculture…, la lettre des juristes d’affaires à fait le portrait de plusieurs avocats d’affaires ayant fait ce choix ⇒ Article de La Lettre des Juristes d'Affaires).